Après sa conférence, Nathalie Fillion a répondu à quelques unes de nos questions.
Laure: Quelles sont vos inspirations pour vos oeuvres?
Nathalie F.: Ce sont plutôt des questions au départ, qui peuvent naître de fictions, de la vie, de décès, tout un tas de lectures mais je dirais que ce qui me fait démarrer, c’est quand j’ai la bonne question ou la tension dramatique. Une question dynamique.
Laure: Y a-t-il un auteur qui vous a marqué dans votre vie?
Nathalie F.: Il y en a plein. Je lisais beaucoup quand j’étais enfant et jeune, beaucoup de choses qui m’ont nourrie, autant les romans que la BD, mes parents m’emmenaient beaucoup au cinéma donc beaucoup de fiction. Je ne pourrai pas choisir un seul auteur.
Laure: Auriez-vous un conseil à donner à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la mise en scène par exemple?
Nathalie F.: La patience. Il faut aussi bien connaître les acteurs, il faut u moins passer par le plateau même si on ne veut pas être acteurs, de prendre ce risque là. Les acteurs sont de gens qui s’exposent beaucoup et il faut l’avoir vécu dans son corps pour pouvoir leur parler, les comprendre.
Laure: Vous qui avez aussi joué, qu’avez-vous aimé dans cette expérience et qu’est-ce que vous avez préféré dans l’écriture?
Nathalie F.: J’ai aimé les deux, j’aime écrire, j’aime mettre en scène. Ce qui me manque maintenant que je ne joue plus, c’est la camaraderie qu’il y a entre les acteurs. Il y a parfois un côté très insouciant, très « déconneur ». Quand on porte une mise en scène, on perd un peu ce côté-là. Je regrette parfois certaines légèretés de la vie d’acteur, qui a ses limites aussi. C’est le côté de « bande » qui me manque mais j’aime aussi la solitude, j’aime bien alterner.
Laure: Vous nous avez dit que la langue était comme la musique: infinie. Il y a-t-il un aspect qui vous fait peur, par exemple de ne pas pouvoir exploiter toute cette langue?
Nathalie F.: On n’a pas assez d’une vie pour écrire tout ce qu’on a à écrire, creuser tout ce qu’on a à creuser. C’est un peu frustrant mais l’infini ne me fait pas peur, au contraire. C’est rassurant de savoir que l’art dans lequel on s’est lancé par intuition est infini. Ça fait du bien de se confronter à l’infini.