Pourquoi visionner l’enregistrement d’une rencontre d’un festival au nom aussi étrange que Bruits de Langues ? Qu’a à voir le bruit avec le graphisme, art silencieux s’il en est ? Il s’avère, de fait, que les images parlent, nous parlent, dans leur langue bien à elles. Si leur bruit est plus discret que celui de la voix, il existe bel et bien. Laissez-nous vous en convaincre, si cela peut vous décider à écouter nos invitées.
Commençons par vous les présenter.
Morgane Parisi, artiste depuis toujours semble-t-il, puisque déjà son bac était spécialisé dans les arts appliqués. Elle couple l’expérience d’un master bande dessinée à Angoulême et d’un master d’anthropologie sociale à Bordeaux. Sa passion est la vulgarisation scientifique, au service de laquelle elle met ses talents d’illustratrice et de graphiste. Son format privilégié est l’affiche, car la narration y est inscrite dans son intégralité ; elle peut être embrassée en un regard. Elle crée donc des affiches aux lectures multiples et variées, où l’humour se cache même au cœur des thèmes qui sont en apparence les plus sombres, telles que la mort et les catastrophes écologiques. Son autre sujet favori ? Vous l’aurez bien sûr deviné en voyant le titre de la rencontre !
Chloé Wary, artiste depuis… hé bien depuis toujours aussi, semble-t-il. Elle obtient un diplôme des métiers d’art et suit une formation complémentaire afin de se spécialiser dans la bande dessinée. Elle n’a pas peur de creuser et de s’enfouir dans de longues recherches documentaires afin de réaliser ses ouvrages – lorsqu’elle n’émaille pas son compte Instagram d’illustrations hautes en couleurs. Ses albums traitant de la conduite des femmes en Arabie Saoudite et les clubs féminins de foot, vous aurez compris la raison de sa présence à cette rencontre.
Maintenant que vous êtes plus familier.ère des faits et gestes de nos invitées, difficile de vous cacher qu’écouter leur rencontre vous apprendrait beaucoup. Elles y abordent la place de la femme dans la bande dessinée française et les évolutions du milieu, la difficulté d’induire la non-binarité lorsque les lecteurices attribuent automatiquement un genre aux personnages (même ceux en forme de patate), mais également la place du féminisme dans leur travail et notamment lors de l’élaboration de leur œuvre. Le féminisme a-t-il une charte graphique aujourd’hui ? Est-ce que choisir une thématique féministe implique une façon de travailler différente ? Puisque la fin s’atteint par des moyens, Morgane Parisi et Chloé Wary réfléchissent au lien texte-image. Pourquoi parler avec une image lorsque l’être humain dispose des mots ? Une image peut-elle être autosuffisante ou nécessite-t-elle du texte ? Permet-elle d’atteindre un public élargi ?
Osez me dire que vous n’êtes pas curieux.se de découvrir les réponses à ces questions ! Nous vous garantissons que cette rencontre convient aux misophones*.
Le Bruit est là. Etes-vous prêt.e à l’entendre ?
Cliquez ici pour retrouver l’intégralité de la rencontre en vidéo !
*Misophonie : forte aversion aux sons, notamment ceux provoqués par les bruits de bouche