Si l’intermédialité intéresse depuis quelques décennies les chercheurs et chercheuses (on date les recherches s’inscrivant dans ce cadre des années 1980, même si on peut en trouver des prémisses sous d’autres noms – et notamment le rapport texte/image au FoReLLIS depuis les années 1990), l’ensemble des relations et interactions de plusieurs médiums ou médias au sein d’une œuvre est un enjeu de la création artistique depuis des siècles, voire depuis l’origine de la littérature.
Le laboratoire FoReLLIS va consacrer les prochaines années à clarifier les enjeux théoriques des médialités et de l’intermédialité.
Le festival « Bruits de langues » a décidé d’apporter sa pierre à cette réflexion en réunissant quelques auteurs et autrices du festival pour les faire dialoguer, ensemble et avec des chercheurs et chercheuses, sur ces questions d’intermédialité.
Il s’agira donc d’une journée d’études en « création et recherche » où l’accent sera mis sur l’intermédialité du point de vue de la création, ou plutôt des points de vue de la création, car les points de vue comme les médiums et médias évoqués seront hétérogènes – et cela nous réjouit.
Et de nous interroger sur une pratique de l’intermédialité contemporaine, l’intermédialité étant toujours à historiciser, et à situer à la fois par rapport aux techniques du moment et à l’originalité de leur utilisation par les auteur-e-s/artistes.
Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’il sera question de
- ce qu’on fait des voix des autres, de celles et ceux qu’on rencontre (François Beaune), celles qui nous proviennent du brouhaha du monde contemporain, les domaines de travail connecté et déconnectés, oublieux de leur propre histoire, ou simplement perdues et déroutées (Kathrin Röggla). Que faire de toutes ces voix ? De cette matière première : enregistrer, citer, couper, monter, reformuler, donner voix, faire entendre, tout est possible lorsqu’on est « à l’écoute ».
- la manière dont se conduisent des projets à quatre mains, que ces projets soient centraux (les nombreuses collaborations de Régis Lejonc illustrateur avec des auteurs ou autrices comme Henri Meunier, Olivier Douzou, Thomas Scotto… ou de Régis Lejonc scénariste avec des illustrateurs comme Riff Reb’s pour La Carotte aux étoiles), ou marginaux (Dans ma zup de François Beaune avec des dessins de Fabrice Turrier ; Pierre Feuille Ciseaux de Maylis de Kérangal avec le photographe Benoît Grimbert, 2012) dans la pratique artistique des auteurs ou autrices, par exemple le dessin pour Eric Pessan, qui lui sert à interroger le quotidien autrement, autant qu’il peut raconter ses photos de famille (2020) en se frottant au trait de Delphine Bretesché.
- la réflexion sur la narration graphique et verbale, à travers les genres de la bande-dessinée (Patria de Toni Fejzula), de l’album jeunesse (Régis Lejonc), du dessin écrit (Eric Pessan)…
- le travail sur l’objet livre et toutes les formes de sortie du livre, de littérature exposée, lors de performances (Eric Pessan, François Beaune), lors d’adaptations cinématographiques (Maylis de Kérangal), lors d’expositions (Régis Lejonc), lors de mises en scènes théâtrales (Eric Pessan, Kathrin Röggla), de fictions radiophoniques (Eric Pessan), mais aussi dans des adaptations pour écran.
Programme
La journée d’études est accessible uniquement en ligne : ICI pour suivre et intervenir pendant la matinée
9h Ouverture par Stéphane Bikialo et Anne-Cécile Guilbard
9h15-10h30 – Albums, objets livres, littérature exposée et dessinée
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Éric Pessan et Régis Lejonc en dialogue avec Stéphane Bikialo et Martin Rass
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10h45-12h Bande-dessinée et roman graphique
12h-14h Repas
La journée d’étude est accessible uniquement en ligne : ICI pour suivre et intervenir pendant l’après-midi
14h-15h De la voix, au livre, à la scène
15h-16h Intermédialités thématisées