Née en 1974, Laurine Rousselet publie tôt (encouragée et soutenue notamment par Arlette Albert-Birot), d’abord et toujours des textes en revue (Digraphe, Livre/ échange, Archipiélago, Arcades, L’Actualité Nouvelle Aquitaine) mais aussi des livres d’artistes, des recueils de poèmes et des récits ; elle vit aujourd’hui à Angoulême, avec sa fille Amalia (Amaliamour) et son fils Elias, auxquels est dédié Nuit témoin (2016). Pour elle, le poème est moins un genre qu’une « situation d’être au monde avec le langage » (Bailly), avec son corps, avec sa page. Repensant au film de Cassavettes qu’elle aime particulièrement, on pourrait dire qu’elle est une autrice sous influences : sous l’influence de la langue et du corps qui la travaillent, ou plutôt des langues (Mémoire de sel paraît en en bilingue français/arabe), des arts (oeuvres en contact de plasticiens et de musiciens) et des corps (entre tendresse maternelle et érotisme du désir féminin). Une oeuvre singulière émerge dans ces différents contacts, qui nous tient, nous emmène dans des strates profondes et inconnues de l’ordinaire. Dans ces poèmes qui mettent en jeu le geste d’écrire, donc le langage et le corps, le lecteur et la lectrice sont invités, à l’image de ce vers de Nuit témoin, son dernier recueil, à « écarquiller les yeux sur l’obscur », pour « juste enregistrer des couloirs de stupéfaction ».
Bibliographie sélective
• Tambour, Dumerchez,2003
• Mémoire de sel, L’Inventaire, 2004
• Séquelles, Dumerchez, 2005
• L’été de la trente et unième, L’Atelier des Brisants, 2007
• De l’or havanais, Apogée, 2010
• Hasardismes, L’Inventaire, 2011
• La Mise en jeu, Apogée, 2012
• Journal de l’attente, Isabelle Sauvage, 2013
• Crisálida, L’Inventaire, 2013
• Syrie, ce proche ailleurs, L’Harmattan, 2015
• Nuit témoin, Isabelle Sauvage, 2016