Gérard Gavarry

L’œil malicieux de Gérard Gavarry est un aveu : oui, il aime à s’amuser, élaborant pour chaque ouvrage un dispositif romanesque inattendu, où il se plaira à vagabonder, jonglant volontiers entre lieux et époques. Si Expérience d’Edward Lee, Versailles se donnait pour origine une série de photographies, chacun de ses livres peut être perçu comme un dispositif optique particulier, par où observer les réalités du monde – qui souvent, elles, ne prêtent pas à rire. Autant savourer le tour de piste, donc… C’est ce qu’il fait en le disant, et il nous invite à le suivre, qu’on cherche à comprendre la route empruntée ou non.

« Ecrire un roman a toujours impliqué pour moi qu’au préalable j’en aménage le chantier : un lieu où se trouvent réunis des morceaux d’expérience, des souvenirs, des blocs de sentiments intimes, des gestes, des goûts, des voix […]. Encore me faut-il avant toute écriture inventer, ou mieux, bricoler […] une machine destinée à dénaturer ces matériaux hétéroclites, comme si renonçant à ma propre histoire j’entreprenais de la recycler, n’en conservant en moi la charge affective que pour réinvestir celle-là dans une fiction résolument occupée du monde extérieur ».

Bibliographie
Le Cortège, P.O.L, 2022
Leucate Univers, P.O.L, 2016
Expérience d’Edward Lee, P.O.L, 2009
Façon d’un roman, P.O.L, 2003
Hop là ! Un deux trois, P.O.L 2001