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2023
Quelques vidéos de Bruits de Langues 2023 à picorer…
Arno Bertina
Considérant que sa « langue natale, c’est le roman », Arno Bertina se construit autour d’un langage et d’une littérature variée, l’amenant à co-fonder le collectif d’écrivains autour de la revue et de la maison d’édition Incultes. À travers ses œuvres, il exprime la complexité du monde et illustre l’extraordinaire de la trivialité.
Refusant de se laisser enfermer dans une posture d’écrivain, il n’a de cesse de s’intéresser au monde en dehors de lui-même, écrire pour disparaître et non pas se rassembler. Ce souhait de se désidentifier par la littérature, s’illustre parfaitement dans ses deux derniers récits documentaires parus aux éditions Verticales, L’ âge de la première passe et Ceux qui trop supportent. Par ces œuvres, il a la volonté d’être un écrivain qui se met au service des personnes dont il raconte l’histoire afin de mettre en lumière leurs combats.
« Elles sont en prison car elles ne savent pas qu’il existe un dehors au quartier qui les piétine. C’est la prison parfaite, invisible, immatérielle. Elles n’ont aucune prise et chutent sans fin. »
Andrea Grill
Andrea Grill est une poète et écrivaine autrichienne. Elle est docteure en biologie de l’évolution et est traduite dans plusieurs langues européennes. Depuis 2005, elle publie des recueils de poésie lyrique, des romans, des essais et des livres pour enfants. Son roman Cherubino a été nominé pour le prix du livre allemand. Dans ses œuvres, comme le suggère le professeur Johann Holzner, nuls conflits dramatiques mais une élégante et éloquente sobriété de langage. Souvent aussi on y trouve une humeur sèche et une subtile ironie, se mêlant dans le même temps à une sentimentalité sans équivalent concernant toutes les manifestations du monde. Cette attention à tous les aspects de la nature et de la culture, évidemment aiguisée par des études en sciences naturelles et humaines, n’est jamais froide ; elle est plutôt élevée de façon empathique à travers un processus littéraire interrogeant clairement les perspectives du regard.
2022
Philippe Gerin
Philippe Gerin est un écrivain français, né à Saint-Etienne. Il a vécu et travaillé de nombreuses années en Allemagne, avant d’emménager en Ille-et-Vilaine.
Son œuvre est une invitation au voyage, composée d’un triptyque littéraire empreint des caractères sauvages de notre belle planète : Du haut de la décharge sauvage paru en 2013, Les Voyages de Cosme K paru en 2019, et La Mélancolie des baleines paru en 2021 aux éditions Gaïa. Un voyage géographique, un voyage sentimental, un voyage humain : à travers ses romans, l’auteur nous prend par la main et nous emmène grâce à son écriture lyrique poignante à la découverte de la beauté tragique de la vie de ses personnages.
“L’abandon, la trace, l’empreinte et l’attachement sont les thématiques qui forment le fil rouge de ce triptyque.”
Philippe Gerin explore ainsi les thématiques de l’attachement et de l’arrachement aux êtres et aux lieux, de l’impermanence des mondes, ce qui des choses perdues nous laisse amputés de nous-mêmes. Ces sujets forment le fil conducteur de ses trois livres. Les paysages et les éléments y jouent un rôle essentiel et accompagnent les parcours des personnages en quête de transcendance. L’écrivain questionne ce qui reste à accomplir pour inventer un avenir commun décent à travers l’attention que nous devons à l’autre, aux territoires et aux vies qui les habitent.
Hélène Vignal
Hélène Vignal est née en 1968 dans une famille bourgeoise adhérente à une secte. C’est grâce à la lecture et aux correspondances avec des personnes extérieures qu’elle va entreprendre, qu’elle s’en émancipera. Influencée par les travaux de François Dolto et d’Edmond Kaiser, ainsi que la naissance de ses propres enfants, Hélène Vignal se spécialise progressivement dans l’écriture de romans jeunesse. Dans ces derniers, elle fait fi des tabous et aborde des thèmes tels que la sexualité, le féminisme ou encore le deuil avec une écriture sensible. Queen Kong est un bel exemple de cette volonté d’aborder des thèmes jugés sensibles. Elle choisit de mettre en avant une jeune femme qui souhaite vivre sa sexualité comme elle l’entend, sans rentrer dans les cases imposées par la société patriarcale. Ce roman empreint de liberté lui vaudra d’être récompensée par la pépite d’or lors du salon de Montreuil 2021.
Aujourd’hui, parallèlement à son activité d’autrice, Hélène Vignal est co-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse qui défend une rémunération juste pour les auteurs invités lors de salons et festivals.
2021
Faites-vous une petite idée de Bruits de Langues 2021…
Maylis de Kerangal
Ce qui se tient là, dans cette rue de Bruxelles au bas du quartier Saint-Gilles, rue quelconque, rue insignifiante, rue reprisée comme un vieux bas de laine, est une maison de conte : cramoisie, vénérable, à la fois fantastique et repliée. Et déjà, pense Paula qui a mal aux cervicales à force de renverser la tête en arrière, déjà c’est une maison de peinture, une maison dont la façade semble avoir été prélevée dans le tableau d’un maître flamand : brique bourgeoise, pignons à gradins, riches ferrures aux fenêtres, porte monumentale, judas grillagé, et puis cette glycine qui ceint l’édifice telle une parure de hanches. Alors, exactement comme si elle entrait dans un conte, exactement comme si elle était elle-même un personnage de conte, Paula tire la chevillette, la cloche émet un tintement fêlé, la porte s’ouvre, et la jeune fille pénètre dans l’Institut de peinture ; elle disparaît dans le décor.Maylis de Kerangal, Un monde à portée de main, Verticales, 2018.
Extrait de: Maylis de Kerangal. « Un monde à portée de main. » iBooks.
François Beaune
Non, je me rendrai quand j’en aurai fini avec ce que j’ai à dire, tranquillement, sans pression. Pour l’instant je reste dans cette chambre, je ne bouge pas. Laissez-moi quelques jours, reprendre mes esprits, organiser ma défense. Prétentieux de dire cela, mais parfois il faut savoir faire jurisprudence.François Beaune, Un ange noir, Verticales, 2011.
2020
Remontez le temps, et revivez les rencontres de 2020
Fermin Muguruza
En 2014, Fermin Muguruza écrit le roman graphique Black is Beltza avant de le réaliser en film en 2018. Black is Beltza raconte l’histoire de Manex, un basque, qui, tout au long de l’intrigue va faire la rencontre de femmes et d’hommes aux quatre coins de la terre (de Mexico à Montréal en passant par Alger et Cuba) pour lutter pour les droits civiques. Fermin Muguruza aborde ainsi le thème de la Guerre froide, des mouvements de libération des peuples et de la révolution sexuelle des années 60. En effet, on se situe en 1965 à New York et on est dans un contexte de ségrégation raciale très implantée. Manex, rebel et révolté veut changer cela. L’histoire débute par le défilé des géants de Pampelune lors de l’exposition universelle de 1965. Découvrez tout cela dans la retransmission de cette rencontre…
Aliona Gloukhova et Elitza Gueorguieva
Le festival Bruits de Langues s’intéresse à toutes les langues. Depuis sa création de nombreux auteurs étrangers sont venus à Poitiers parler de leur travail de création. L’année 2020 fut une fois encore riche en découvertes avec la participation, entre autres, de deux autrices venues des pays de l’est : Aliona Gloukhova et Elitza Gueorguieva.
Aliona Gloukhova est née à Minsk en Biélorussie en 1984. Après avoir travaillé comme traductrice, journaliste, enseignante et organisatrice culturelle, c’est finalement dans l’écriture qu’elle s’épanouit. Elle publie en 2018 un premier roman aux édition verticales : Dans l’eau je suis chez moi et en février 2020, son second roman De l’autre côté de la peau.
Elitza Gueorguieva est née à Sofia en Bulgarie en 1982. Elle s’exprime à travers l’écriture littéraire, les performances scéniques et les documentaires de création. Elle publie son premier premier roman Les Cosmonautes ne font que passer aux Éditions Verticales en septembre 2016 et en 2017 elle réalise le film Chaque mur est une porte.