14h : Olivia Rosenthal

« On n’en avait pas fini avec l’avenir, on ferait tout pour réhabiliter nos anciens espaces de vie, brusquer les codes, fouiner les sols, passer les frontières, secouer les évidences, reconfigurer les lieux, on se promettait de poursuivre et de recommencer parce qu’il n’y a rien de plus actif en nous que l’indocilité » (Eloge des bâtards)
Autrice multi-cordes-à-son-arc (récits, performances, pièces de théâtre, fictions radiophoniques, cinéma, opéra…), enseignante-chercheuse dans le master de création littéraire de Paris VIII, Olivia Rosenthal cherche. Sans trop savoir quoi, sans trop savoir comment, ce qui crée des œuvres inclassables, des « fantaisies spéculatives », à l’instar d’Une femme sur le fil (janvier 2025), que la 4ème de couverture décrit comme un « texte hybride, tantôt récit, tantôt essai, parfois making-of » qui « devra, malgré ou grâce à ses mille dérives, aller au bout du chemin et toucher sa cible ». Pas encore totalement télépathe (en dépit de son amour pour le Village des damnés et la narratrice d’Eloge des bâtards), elle invente des dispositifs qui lui permettent d’extrapoler à partir des paroles d’autrui qu’elle recueille lors d’entretiens préparatoires.
En plus de venir dialoguer sur son œuvre (24 mars), Olivia Rosenthal animera plusieurs ateliers d’écriture où elle évoquera la démarche de recherche-création et participera à la journée d’études du 28 mars, qui s’achèvera par une performance, « l’archipel des bâtards » avec Erik Abecassis.
À lire :
- Mes petites communautés, Verticales, 1999.
- On n’est pas là pour disparaître, Verticales, 2007.
- Que font les rennes après Noël ?, Verticales, 2010.
- Toutes les femmes sont des Aliens, Verticales, 2016.
- Éloge des bâtards, Verticales, 2019
- Un singe à ma fenêtre, Verticales, 2022
- Une femme sur le fil, Verticales, 2025
15h30 : Sophie Coiffier

« Alors moi aussi, poète depuis trente ans, en plus d’autres talents dont celui de la débrouille, j’avais décidé de faire l’autruche assurément, en « profitant » de l’opportunité qui m’était offerte de venir travailler à la montagne, dans cet hôtel devenu moins « rentable » depuis quelque temps, c’est-à-dire susceptible d’accueillir la culture pourvue des subventions ad hoc. Je ne m’étais pas fait prier, l’occasion était trop belle de faire une pause, histoire de mettre de l’ordre dans mes pensées confuses, pleines de filtres capables de me cacher la vérité, tout en permettant à mon inconscient de bien la sentir passer, la vérité, jusqu’à ce que morsure s’en suive. » (L’Exercice du skieur)
Née en 1967 dans le Calvados, Sophie Coiffier vit et travaille à Paris et Port-Louis, vient des arts plastiques, y retourne, les prolonge dans le texte. Docteur en arts plastiques, elle a enseigné pendant de nombreuses années. Elle a dirigé des mémoires de fin d’études et animé des ateliers d’écriture à l’ENSCI (École Nationale supérieure de Création Industrielle à Paris) et à l’Université de Rennes 2. Autrice et chercheuse indépendante, elle participe à différents projets d’exposition et de publication. Elle a notamment publié Paysage zéro aux éditions de l’Attente en 2017, Le poète du futur aux éditions Lanskine en 2020, et L’Exercice du skieur aux éditions L’Ire des Marges en 2024. Elle investit « des formes d’écriture qui permettent de relier plusieurs espaces et plusieurs types de fictions, dans un autre espace qui est celui du texte. Telles des plaques tectoniques, ces plages fictionnelles se frottent et parfois se rejoignent. Elles se rient tantôt de la fiction, tantôt du réel ».
À lire :
- L’Exercice du skieur, éditions L’Ire des Marges, 2024
- Tiroir Central, éditions de l’Attente, 2021
- Le poète du futur, éditions Lanskine, 2020
- Paysage zéro, l’Attente, 2017
- Me and my dog, éditions MIX, 2012
- Les ciels, MIX, mai 2009
- Le paradoxe de l’instant, éditions MIX, 2007
16h30 : Antoinette Rychner

« Nos visées resteront obstinément plurielles, et nous saurons préserver nos rapports hommes-femmes, afin d’empêcher le retour de toute domination. Nous cesserons d’exploiter nos semblables, humaines et autres qu’humaines, orienterons nos savoirs vers l’absolue nécessité de préserver notre environnement et retrouverons avec la nature une relation de don-contre-don. » (Après le Monde, p. 259)
Antoinette Rychner est née en 1979 en Suisse. Formée à l’Ecole des Arts appliqués de Vevey et collaboratrice de nombreux théâtres tels que le Théâtre de l’Heure Bleue ou le Théâtre Populaire Romand, elle publie également, à partir des années 2010, de nombreuses pièces de théâtre, dont Intimité data storage, qui reçoit en 2013 le Prix SACD de la dramaturgie de langue française. Son premier roman Le Prix, voit le jour en 2015, et est suivi assez rapidement par Après le Monde, une dystopie écoféministe qui a eu un certain retentissement dans le monde littéraire.
L’œuvre d’Antoinette Rychner est traversée par les préoccupations contemporaines, et attachée à la notion d’intersectionnalité : fortement engagée dans les problématiques climatiques, elle considère la justice environnementale inséparable de la justice sociale, et cherche dans ses œuvres à ouvrir la possibilité d’expériences et d’écritures alternatives, comme dans Après le monde, où certains chapitres sont écrits au féminin générique.
Crédits photo : © Julie Casolo & Gilles Coissac
À lire :
- Après le Monde, Buchet-Chastel, 2020
- Arlette, Les Solitaires Intempestifs, 2017
- Le Prix, Buchet-Chastel, 2015
19h à la MDE : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
D’après Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman
Simon Delétang & Fergessen

Une coréalisation Le Méta CDN – Bruits de Langues
Un spectacle créé suite à la rencontre entre l’univers électro-rock du groupe Fergessen et Simon Delétang directeur du Théâtre de Lorient. Notre besoin de consolation est impossible à rassasier est un texte aussi dense que bref, un cri d’alarme d’un homme pris dans les angoisses de la vie. Cette œuvre poignante est comme une évidence, une catharsis intime, riche de pensées et de réflexions qui nous offre force et espoir. Un spectacle qui tente de répondre à la question suivante : comment rester soi-même quelles que soient les contraintes que l’on nous impose et comment trouver un chemin pour avancer dans cette vie ?
Billetterie ici.
Texte Stig Dagerman
Conception et interprétation Simon Delétang
Création musicale et interprétation Fergessen (Michaëla Chariau et David Mignonneau)
Texte Français Philippe Bouquet
Régie lumière Jérôme Le Dimet
Régie son Yannick Auffret
Production Théâtre de Lorient – Centre dramatique national
Spectacle produit et créé par le Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher (Bussang) le 29 août 2020
Texte édité aux éditions Actes Sud
© Jean-Louis Fernandez