14h : Christine Montalbetti

« Hans songe aux forêts des enfances, à l’ombre dense, aux feuillages agités et mêlés, à la vie qui my goodness s’écoule, autrement qu’on ne l’avait rêvée, dans le hasard du bout à bout, du coup par coup, du tout petit, à l’horreur brumeuse vue d’ici des enfances, au désir précis d’en sortir, au tourbillon d’après, à l’énergie perdue, à l’absence d’œuvre, de quelque nature qu’elle soit, à l’échec où l’on s’était tenu de faire savoir sa vision du monde, d’une manière ou d’une autre, de la faire connaître, à grands traits de couleurs, par agencement syntaxique ou air minime, rien, une silhouette approximative dans une embrasure, la buée qui signifie qu’on est là et c’est tout. » (Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine)
Née au Havre, Christine Montalbetti écrit des romans et des textes de théâtre, publiés chez POL depuis 2001 et la sortie de Sa Fable achevée, Simon sort dans la bruine, mais aussi des scénarios destinés à demeurer invisibles. C’est dire si son œuvre, protéiforme, intermédiale, inspirée autant par les paysages du monde que par les films qui en ont fait leur décor et, parfois, leur histoire, avec un penchant marqué pour les Etats-Unis (Western, 2005 ; Journée américaine, 2009), le Japon (Love Hotel, 2013) et la Normandie (Trouville Casino, 2018 ; Le Relais des amis, 2023), si son œuvre, donc, offre autant d’îlots de répit au cœur des tempêtes contemporaines, où font merveille la puissance évocatoire de sa langue, sa maîtrise d’une syntaxe aussi sinueuse que sensuelle et sa prédilection pour une description qui n’a pas son pareil pour happer le lecteur en son sein. Là où ne règnent Plus rien que les vagues et le vent (2014), on a ainsi tout loisir de s’interroger avec l’épicurienne Montalbetti sur Ce que c’est qu’une existence (2021).
Crédits photo : © Nicolas Fargette.
À lire :
- La Terrasse, éditions P.O.L, 2024
- La Conférence des objets, éditions P.O.L, 2019
- Trouville Casino, POL Editeur, 2018
- Le Bruiteur, POL Editeur, 2017
- Western, POL Editeur, 2010
15h : Alice Develey

« Depuis que je suis ici, j’habite une terre sans soleil. » (Tombée du ciel)
Alice Develey est une journaliste et écrivaine née en France en 1992. Après son adolescence, elle intègre une classe préparatoire où elle développe une véritable passion pour la littérature, ce qui la conduit à faire carrière dans le journalisme. Aujourd’hui, elle figure parmi les plus jeunes journalistes du Figaro, où elle occupe le poste de chroniqueuse littéraire.
Son premier roman, Tombée du Ciel, publié en 2024, s’inspire des souvenirs de son adolescence. À 14 ans, Alice, l’héroïne du roman, est hospitalisée pour anorexie durant quatre ans. Rédigé sous forme de journal intime, ce récit poignant retrace son combat intérieur face à la maladie et à la dureté du monde qui l’entoure. L’autrice expose à la fois la violence de la maladie et les abus du système hospitalier.
Crédits photo : © Lucile Boiron
À lire :
- Tombée du ciel, L’Iconoclaste, 2024
16h : Zoé Sauvage

Après des études universitaires en écologie (l’étude des écosystèmes) et en éthologie (comportement animal), Zoé Sauvage décide de faire un pas de côté pour partager ses savoirs scientifiques au plus grand nombre. Elle suit une formation en arts narratifs à l’école CESAN à Paris, et est aujourd’hui illustratrice et autrice de BD. Entre 2019 et 2021, elle est résidente au sein de la Maison des auteurs à Angoulême, où elle crée son premier roman graphique, Les Fées scientifiques, qui sort en 2022 chez Cambourakis dans la collection Sorcières. Elle imagine, dans un futur proche, l’état de nos écosystèmes naturels, épuisés et ravagés… Pour y pallier, de grands parcs privés sont mis sous surveillance et contrôlés par des scientifiques. C’est dans l’un de ces parcs, celui d’Ecotopia, qu’est envoyée Zoa qui est prête à tout pour réussir dans le monde masculin des sciences. Lorsqu’elle est malencontreusement introduite dans ce milieu ultra-protégé, va alors commencer pour elle un parcours initiatique rythmé par les interventions de fées scientifiques. Dans cette dystopie, nous retrouvons l’ensemble des éléments qui traversent les travaux de Zoé Sauvage : les problématiques environnementales, les liens que nous entretenons avec le vivant, la vulgarisation scientifique, et l’écoféminisme.
À lire :
- Les Fées scientifiques, Cambourakis, 2022
19h30 : « Prison centrale » à la M3Q.
Théâtre – Cie des Puys – durée : 1h

De et avec Aymeri Suarez-Pazos
Un homme seul, en prison, la nuit qui précède sa sortie. Devant lui les courriers reçus et jamais lus, qu’on vient de lui remettre. Après quatorze années de réclusion criminelle pour des faits commis dans sa minorité, il se met à écrire, comme il l’avait fait la veille de sa condamnation.
Cette pièce a reçu la Médaille d’Argent du Concours international francophone d’écriture dramatique Vivons les Mots ! 2024. Elle est publiée, ainsi que le premier volet, Prison, créé en 2022, aux éditions L’Harmattan (collection En Scène, 2024).
Billetterie ici.
Texte, mise en scène et jeu : Aymeri Suarez-Pazos
Création musicale : Charlène Martin
Conseil chorégraphique : Chinatsu Kosakatani
Regard extérieur : Eric Chaussebourg
Création Lumières : Philippe Quillet